"Il y à des femmes de talent : aucune n'a cette folie dans le talent qu'on appelle le génie."



Simone De Beauvoir


Simone de Beauvoir est une femme de lettre et la plus grande théoricienne française. Elle a participé au mouvement de libération des femmes dans les années 1970. Le Deuxième Sexe est écrit en 1949, elle y décrit une société qui maintient la femme dans une situation d'infériorité à travers les mythes, les civilisations, les religions et les traditions.



 Simone de Beauvoir affirme dans son oeuvre que ce sont les hommes qui dirigent le monde et que la femme est contrainte à se consacrer entièrement à son mariage et à ses enfants en dépit de sa propre liberté.
« La femme se perd. Où sont les femmes ? Les femmes d’aujourd’hui ne sont pas des femmes » ; on a vue quel était le sens de ces mystérieux slogans. Aux yeux des hommes – et de la légion de femmes qui voient par ces yeux – il ne suffit pas d’avoir un corps de femme ni d’assumer comme amante, comme mère, la fonction de femelle pour être une « vraie femme » ; à travers la sexualité et la maternité, le sujet peut revendiquer son autonomie ; la « vraie femme » est celle qui s’accepte comme Autre. Il y a dans l’attitude des hommes d’aujourd’hui une duplicité qui crée chez la femme un déchirement douloureux ; ils acceptent dans une assez grande mesure que la femme soit une semblable, une égale ; et cependant ils continuent à exiger qu’elle demeure l’inessentiel ; pour elle, ces deux destins ne sont pas conciliables ; elle hésite entre l’un et l’autre sans être exactement adaptée à aucun et c’est de là que vient son manque d’équilibre.» Simone de Beauvoir Le Deuxième Sexe

Elle considère le mariage comme une institution religieuse aussi répugnante que la prostitution. Le deuxième sexe expose les différentes raisons de l'infériorité de la femme dans la société. Les femmes refusent de rester célibataires pour des raisons économiques et sociales. Les parents, la religion sont des facteurs qui réaffirment aux femmes qu'elles sont inférieures aux hommes.

« Ce qui est certain, c’est qu’aujourd’hui il est très difficile aux femmes d’assumer à la fois leur condition d’individu autonome et leur destin féminin ; c’est à la source de ces maladresses, de ces malaises qui les font parfois considérer comme « un sexe perdu.» Simone de Beauvoir Le Deuxième Sexe

Simone de Beauvoir parle de la situation globale des femmes et place l'homme et la femme comme les deux responsables de cette situation. La femme ne devrait pas abandonner sa carrière pour son mari et ses enfants et l'homme ne devrait pas l'encourager à le faire. Elle explique que si les hommes donnent la possibilité aux femmes d'avoir une carrière significative, elle se focalisera moins sur lui et pourra acquérir son indépendance.

 «Ce qui est certain, c’est qu’aujourd’hui il est très difficile aux femmes d’assumer à la fois leur condition d’individu autonome et leur destin féminin ; c’est à la source de ces maladresses, de ces malaises qui les font parfois considérer comme « un sexe perdu ». Et sans doute il est plus confortable de subir un aveugle esclavage que de travailler à s’affranchir : les morts aussi sont mieux adaptés à la terre que les vivants. De toute façon un retour au passé n’est pas plus possible qu’il n’est souhaitable. Ce qu’il faut espérer, c’est que de leur côté les hommes assument sans réserve la situation qui est en train de se créer ; alors seulement la femme pourra la vivre sans déchirement. Alors pourra être exaucé le vœu de Laforgue : « Ô jeunes filles, quand serez-vous nos frères, nos frères intimes sans arrière-pensée d’exploitation ? Quand nous donnerons-nous la vraie poignée de main ? » Alors « Mélusine non plus sous le poids de la fatalité déchaînée sur elle par l’homme seul, Mélusine délivrée… » retrouvera « son assiette humaine ». Alors elle sera pleinement un être humain, « quand sera brisé l’infini servage de la femme, quand elle vivra pour elle et par elle, l’homme – jusqu’ici abominable – lui ayant donné son renvoi.» Simone de Beauvoir Le Deuxième Sexe


Ainsi le Deuxième Sexe devient l'une des oeuvres les plus importantes du mouvement féministe. Le scandale causé par sa publication lui assure un succès immédiat.  Très vite des intellectuelles expriment leur approbation. Romancières, essayistes, journalistes, universitaires forment les premiers groupes féministes convaincues par le plaidoyer beauvoirien, comme Colette Audry, Célia Bertin, Françoise d’Eaubonne ou Geneviève Gennari.  Une pensée assez individualiste et libérale, selon laquelle l’émancipation féminine suppose une carrière personnelle prend place. Pour la génération suivante, le livre reste un ouvrage d’importance, mais aux côtés d’œuvres contemporaines et radicales. De très nombreuses théoriciennes féministes des années 70 affirment une dette à son égard. Avec ce nouveau mouvement, Simone de Beauvoir entre dans un féminisme militant.




 " Personne n'est plus arrogant envers les femmes, plus agressif ou méprisant, qu'un homme inquiet pour sa virilité." Simone de Beauvoir






" La femme n'est victime d'aucune mystérieuse fatalité : il ne faut pas conclure que ses ovaires la condamnent à vivre éternellement à genoux." Simone de Beauvoir 




 Le Prix Simone de Beauvoir est une récompense française créée en 2008, décernée aux femmes qui, se sont illustrées, par leur œuvre artistique et leur action, à promouvoir la liberté des femmes dans le monde, à l'image de Simone de Beauvoir. Cette année le prix à été décerné à la russe Lioudmila Oulitskaïa auteur de nombreux romans et nouvelles ainsi que plusieurs scénarios de film.